dimanche 3 octobre 2021

Du respect

La "communauté gay" crève littéralement d'une absence de respect en son sein même et doit, dans le même temps, gérer toutes les attaques extérieures qui existent encore à bien des égards. Au prétexte d'une liberté sexuelle et d'un absence -bienheureuse- d'autocensure, elle trouve normal de réifier les gens et de jeter en pâture leur image sur le Web.
C'est insupportable. 
Insupportable de voir un individu réduit à un trou, à une fonction de sac à sperme. Insupportables, ces jeux de domination, de racialisation, qui vont trop loin et qui ne sont plus toujours si assurés en termes de réel consentement, celui obtenu sans pression aucune et en état de total discernement.
Insupportable ces quidams qui se bourrent le nez et les veines de chimie et qui dressent des tableaux de chasse du nombre de culs visités ou des calibres phalliques croisés sur leur chemin.
On crève de tout ça plus même que du Sida et des épidémies graves. Parce que ce chemin-là, revendiqué au nom de la liberté et issu d'une éducation finalement très hétéronormative sur un modèle patriarcal, mène à la solitude, au dégoût progressif de ce qui est pourtant une révélation: la sexualité en plénitude.
Mon principal cheval de bataille a toujours été le respect et la dignité. Respect de soi-même et des autres, dignité humaine placée au dessus du reste tout le temps, même dans la douce folie des fantasmes.
Je refuse désormais de suivre toute personne sur un réseau social, même dédié, qui n'est pas dans cette démarche et qui se complait à réduire l'autre à l'état de chose sous prétexte que c'est "un délire partagé" ou que c'est "sa liberté". Le respect est une vertu cardinale qui ne souffre pas d'exception.

VO

mardi 28 septembre 2021

Les caractères - la traînée

Ce garçon-là est une vraie petite traînée. Pas encore la trentaine  sans doute, belle gueule de jeune premier, sourire parfait, corps athlétique et souple, parfaitement moulé dans les standards gay classiques. 
Burnes lourdes rasées de frais, jolie queue de bonnes proportions, c'est surtout avec son magnifique cul rebondi qu'il se fait remarquer. Sur son compte twitter, il s'exhibe, délicieusement ramoné aux chibres conséquents, écarté comme une fleur et son anus est semblable à celui d'un jeune débutant: parfait et régulier. Il en a pourtant pris des kilomètres de bites. Tantôt en dentelles et porte-jarretelles, tantôt en cuir, tantôt à califourchon sur un gode ou se fouillant lui-même l'intimité (sûrement pour ne pas perdre la main), le garçon a le sourire radieux du plaisir partagé.
Mais qu'on ne s'y trompe pas, le sexe est visiblement son métier et twitter l'une de ses cartes de visites. Comme toute bonne pétassounette, il y publie ses séances de sport, ses partenariats avec tous les studios x américains (bien que le quidam soit français si j'ai bien saisi), ses hésitations devant son dressing sur le mode "j'ai plus rien à me mettre aujourd'hui", etc.
En fait, ce beau garçon est une caricature, un condensé de tous les poncifs sur l'univers du sexe gay et j'avoue être assez fasciné par son profil social. Tout chez lui est excessif, jusqu'à son pseudo façon danseuse du Crazy Horse (un truc comme Lova Moor, vous voyez?). Il revendique le fait d'être un bottom gourmand et, effectivement, il semble être particulièrement apprécié pour cet aspect par ses partenaires montés comme des étalons. Il joue à fond la soumission aux gros calibres, en bouche ou en cul et se fait pilonner avec toute la souplesse que lui permet son corps. Forcément, on se demande si pareille créature peut apparaître comme autre chose qu'un joli réceptacle à sperme. A-t-elle une cerveau, une conscience, des valeurs? En fait, je grossis volontairement le trait pour montrer combien l'image virtuelle totalement fabriquée est vectrice de faux et combien il serait réducteur de s'y attacher, ce que nous faisons tous à un moment ou à un autre.
Le garçon est peut-être charmant autour d'un simple verre (pris ailleurs que dans un bay gay, évidemment). J'espère pour lui qu'il a d'autre atouts que la plasticité de son ampoule rectale parce que le marché est rude avec les petites traînées des réseaux sociaux: elles sont vite poussées hors de la scène par plus jeunes qu'elles.

mercredi 18 août 2021

Rayon de soleil

Réveil dans un  rayon de soleil, nu et sans même un drap sur moi. Il faut croire que la nuit fut chaude malgré les fenêtres ouvertes. J'adore ces moments où la température ne pose plus de problème, quand même les moustiques et autres intrus de la nuit restent à l'extérieur pour permettre au corps le repos après un délicieux moment juteux de plaisir solitaire.
Je me suis donc réveillé serrant contre moi un grand traversin passant entre mes cuisses comme un sexe énorme et je suis sûr -sans vouloir me vanter (ou juste un peu)- que la scène devait être charmante pour un oeil artistique puis pour un partenaire entreprenant, ami, amant, fiston... 
L'été décuple ma sensualité orientale naturelle et je multiplie les sessions photographiques en extérieur comme pour faire le plein avant le retour à la ville et à la vie civile dans laquelle Van Orso n'est qu'un homme lambda avec son masque social, loin du modèle photo, du pornographe amateur ou du personnage de nouvelles et dessins explicites pour adultes a(in)vertis.

Un petit minou

Le petit minou est tout mignon. La vingtaine, un corps de danseur, une sourire éclatant sur une bouille typée ibérique. Son cul est rond, ferme et moulé. Tant mieux car c'est son outil de travail. Sur son profil à l'oiseau bleu, il enchaîne les sodomies profondes et rythmées aux chibres conséquents tout comme aux jouets d'usage pour se garder l'oeillet souple. 
Le garçon se fait enculer avec un sourire radieux, les gros plans sont magnifiques.
Bien qu'il ne soit pas au demeurant mon style et que sa pratique relève plus du professionnel que de l'amateurisme éclairé (ce que je fais moi), je suis sensible à son profil parce qu'il met en avant un élément qui me parle: le sexe heureux, la passivité assumée et fière. Le minou est pourtant bien pourvu mais c'est du cul qu'il jouit et il en est gourmand. J'espère pour lui que ses partenaires de jeux et de travail sauront toujours le respecter comme il se doit car dans le milieu du sexe homo et du X en particulier, on sait que les valeurs humaines sont souvent à géométrie variable.

Culture du viol

Longue discussion avec un ami. Il me révèle qu'il a été victime d'un viol qui ne disait pas son nom, il y a quelques années à peine. Un homme mur de ses connaissances de réseaux et de réalité avec qui, pourtant, il avait une relation saine et constructive. Lors d'un week-end de retrouvailles, l'ami se retrouve enfilé jusqu'à la garde sans aucune préparation physique, brutalement,  entre deux portes. Une proie. Au choc moral s'ajoutent des séquelles anales qu'on peut aisément imaginer.
C'est un viol oui, mais il a encore du mal à poser le terme sur cet acte et il est passé par toutes les phases qu'expérimentent les victimes. Il doit faire lui-même son chemin vers la résilience mais cette histoire, courte et brutale, rappelle combien notre milieu peut-être hostile à ses propres membres, combien nous avons un problème avec la sexualité. 
Ce problème remonte à l'éducation que les garçons reçoivent dans une société encore patriarcale. Bien qu'homos, beaucoup reproduisent le schéma du chasseur, de la capture, de la possession. La notion de consentement reste floue, brouillée par des habitudes sexuelles souvent constituées d'expédients (les applis de baise, les labyrinthes, les fourrés enchantés, les "plans"...). Pourquoi ne pas défoncer le petit cul qui furète dans le noir d'une cave? Après-tout, n'est-il pas là pour ça?
Justement non. Il cherche peut-être autre chose. S'encanailler, se faire pénétrer certes, mais après les précautions d'usage. S'emparer ne veut pas dire casser, blesser. Il faut pour ça être sûr de ce que l'autre désire vraiment et le travail est énorme.
Trop de gays ont une sexualité destructrice d'eux-mêmes et des autres. Une sexualité de compétiteurs, excluante, ségrégationniste même. Une sexualité de consommateurs désespérés de devoir vieillir un jour, ne plus bander sur commande... C'est effrayant de lire tout ce qui peut s'échanger ici et là, tous les traumatismes vécus, tous les complexes nés d'une violence en matière de rapports intimes.
Cela fait partie des choses que nous devons réformer individuellement et collectivement afin de tenter de vivre mieux. Le sexe doit rester positif, constructif, gourmand voire même amoureux et sentimental (ça n'est pas un gros mot). Un champ d'expression et d'explorations partagé avec des partenaires consentants, formés et volontaires. Il n'y a pas d'autre alternative.

vendredi 13 août 2021

Le respect au préalable.

"Lope", "salope", "trou à jus", "veau" (sic!) etc. L'individu n'a plus de nom, pas même un pseudo: il est réifié et simplifié à son rôle d'outil sexuel.
Certains adorent ça et le revendiquent même au fil de leurs publications. Si on cherche plus loin sur les mêmes profils, on trouve aussi parfois quelques lignes pleines de désespoir sur le fait de ne pas trouver le prince charmant, sur la solitude, le rejet...

Un passage matinal sur mon compte Twitter me montre à quel point ce qui détruit les homos mâles c'est le manque de respect que beaucoup ont vis à vis des autres et, finalement, d'eux-mêmes.
Sous prétexte d'utiliser une zone de liberté dans laquelle l'anonymat est possible, même si on peut s'y exhiber comme rarement ailleurs, on déverse le pire, on s'y lâche.
"Vieux", "gros", "petite bite" versus "étalon", "doseur", "beau gosse"... C'est une litanie de qualificatifs réducteurs, de partouzes, de coups d'une heure avec bilan sérologique à la clé.
Le côté obscur du Rainbow alors que le sexe pourrait être si beau, si constructif, si fraternel sans pour autant tomber dans la naïveté.

Avec mes tweets "sympa", mes réflexions gourmandes sur le cul en 240 caractères, mes photos plantureuses, je me fais l'effet d'un ethnologue en territoire hostile dans cette sphère à l'Oiseau Bleu. On y trouve pourtant pléthore pour contenter ses sens et ses fantasmes, toujours dans le virtuel, certes, mais c'est déjà ça.
Ce qui est terrible, c'est ce constat de terrain que rien ne change dans l'univers gay (je ne parle pas du lesbien ou du trans que je connais très mal): on s'y comporte mal, en prédateur, et égoïste esclave des pulsions. On y traite mal les gens, on s'y défoule, on classe, on rejette et on se rachète ponctuellement une vertu en militant sans bouger de son canapé.
Comme si le respect empêchait le plaisir. Comme si une certaine bienveillance nuisait à l'intensité du sexe à deux ou à plusieurs.

Dans une période où la société demande des comptes à ceux qui ne respectent pas les femmes, les cultures, les origines avec des mots-clés comme "metoo", "blacklivesmatter" etc, comment peut-on encore autant se déconsidérer dans la même "communauté"?
Même en plein délire des sens, même en plein fantasme, quand il prend forme sur un réseau social, on ne peut pas tout faire, on ne peut pas tout dire.
Parce que se pose toujours le problème du consentement continu et régulier de l'autre d'une part et que, d'autre part, l'Homme droit possède des valeurs fondatrices qu'il ne peut renier. L'autre n'est pas une chose, jamais, même s'il le demande dans un moment de grande excitation.
Nous ne parviendrons jamais à imposer le respect au monde hétéronormé vis-à-vis de ce que nous sommes si nous ne sommes pas capables, à titre individuel et collectif d'en faire un préalable dans les relations que nous développons entre nous.

vendredi 28 décembre 2018

Au supermarché



Je me disais bien qu'il me regardait depuis un moment avec un air bizarre.
Arrivé au magasin, écrasé de chaleur sous mon panama et ma chemise à fleurs qui, ici, ne passent pas inaperçus, je poussais mon chariot en profitant de la discrète -trop discrète- climatisation, piochant ici et là au hasard de ma bordélique liste de courses. 
Je croise alors un black massif, loin d'être une gravure de mode, dans le genre daddy mastoc et ventru en train de compléter un rayon. J'ai dû le regarder du coin de l'oeil, comme je le fais par habitude de scanner avec tous les gaillards de ce genre (et d'autres) mais sans vraiment m'attarder.

A t'il pris cela pour un signal? Toujours est-il qu'il m'a bien reluqué à son tour et à plusieurs reprises alors que je parcourais les alignements parfois aléatoires du lieu.
Je longe à un moment celui des produits d'hygiène au bout duquel la porte automatique de l'entrepôt est largement ouverte. Le blackos s'y tient et sort une pile de bouteilles d'eau minérale sur un transpalette. Je déboule droit dans son champ de vision. Visiblement, je lui plais et il doit sentir que je suis de ceux qui aiment la bite. La situation est exotique avec quelque chose d'amusant, alors je le regarde bien dans les yeux avec un léger sourire en coin. Au pire il me demandera s'il peut me renseigner, au mieux…

Un léger hochement de sa grosse tête à la mâchoire lourde et massive me désigne l'entrepôt tout en déclarant à l'adresse de sa collègue en caisse non loin de là (ces magasins sont des abominations en terme de conditions de travail):
-Hé Pascale, je suis à l'entrepôt pour chercher un produit pour un client. Je continue la mise en rayon après.
Je vois la jeune femme lui adresser un signe de la main de loin.

Il m'attire discrètement avec lui. Nous évitons ce qui ressemble à une caméra de surveillance.
L'entrepôt est de taille moyenne avec un enchevêtrement de produits gerbés en palettes au milieu de cartons entassés.
On se retrouve dans un recoin peu éclairé derrière une de ces piles.
-Salut, fait-il, on a pas beaucoup de temps. T'es pédé? T'aimes la grosse bite?
Putain c'est du direct tout en finesse! Je la joue à l'humour. En fait, la situation m'excite le cerveau.
-Oui et oui. T'as du bol, c'est ta journée!
Je lui mets la main au paquet qui est bien rempli et je deviens directif.
-Montre ta queue.
Il ne met pas longtemps à me sortir un beau gourdin mi-mou, genre saucisson replet sans la ficelle et il a de belles boules.
Je tombe à genoux sur un bout de carton et je gobe illico. Je ne pense pas, je pompe, le chapeau légèrement relevé. Le chibre devient conséquent en bouche. Court mais du calibre à démolir les anus.
Le mode salope est activé et l'idée de me faire bourrer déboule dans mon esprit, secouant la raison qui me dit que je n'ai pas le temps, que je risque de me faire péter le trou à en avoir mal pendant trois jours et qui me rappelle, d'ailleurs, que “je ne suis pas fraîche” comme le dit Crickette Rockwell.
Bon, don’t acte. 

Je m'active sur le braquet. Le blackos sent la sueur. Je pelote son cul qui est dur et volumineux. Je ne sais si le mec est homo donc je m'applique encore plus pour qu'il ait une bonne image des gars qui sucent des queues.
Les genoux commencent à rentrer dans le béton du sol et je ne suis pas à mon avantage mais je jouis dans ma tête tandis que ma gorge est bien investie (c'est là que je bénis les dentistes qui m'ont ôté deux dents de sagesses sur quatre). Avec une main, je branle ses boules -ça fait partie des petits plus de la maison- et l'ensemble lui fait de l'effet. Il souffle, grogne plus ou moins. Ca sent le mec qui ne s'est plus purgé depuis un moment.
-Tu prends le jus? Souffle-t-il alors que je le sens se raidir.
Pour toute réponse je libère sa queue de ma bouche que j'ouvre en grand en tirant la langue. Pas très glamour, certes, mais en terme de communication c'est explicite.
Il s'astique quelques secondes te me décharge ses salves grasses sur la langue. Un délice que j'avale tout entier pour qu'il n'ait pas le temps de refroidir et dont les reliefs me maculent un peu le menton.
A la caisse d'ailleurs, un peu plus tard, la jeune Pascale me fera remarquer l'air innocent que j'avais encore “un peu de lait” dans la barbe.
-Un petit problème avec un pack de lait entier mais votre collègue m'a bien…dépanné.
Nourri de foutre en mode express-hussard, j'ai tout de même eu le temps de glisser au gaillard mon numéro de téléphone.
Mon petit trou d'ours gourmet ne saurait se passer des assauts d'un aussi joli calibre…